« Je veux une ville où les honnêtes gens soient tranquilles et les voyous inquiets, pas l’inverse », ces paroles de Christian Estrosi, Maire de Nice et Ministre de l’Industrie, seront suivies d’effet puisqu’un arrêté municipale sera pris dès lundi pour les mineurs de moins de 13 ans qui se déplaceraient non accompagnés entre 23 heures et 5 heures du matin. Le but premier étant de reconduire à leur domicile les non-délinquants. Les mineurs qui se trouveraient en situation de délinquance seront, quant à eux, soumis à des mesures moins douces (police, justice). Bien qu’il soit tout à fait anormal que des mineurs de moins de 13 ans puissent se déplacer seuls après 23h (où sont et que font les parents ?), on peut se demander si les effectifs de Police seront suffisants pour faire appliquer cette mesure, même s’il est utile de préciser que la ville de Nice sera dotée de 550 caméras de vidéo-surveillance d’ici la fin du premier trimestre 2010. En s’installant à la Mairie de Nice en 2008, Christian Estrosi n’avait-il pas promis de transformer la ville en laboratoire de lutte contre la délinquance ? la délinquance à Nice aurait diminué de 13% depuis le début de l’année. N’hésitez-pas à nous faire part de vos commentaires.
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De toute façon cette mesure n’a jamais été appliquée Pour quelles raisons ? tout d’abord de par la difficulté de reconnaitre un gamin de moins de 13 ans, qui de surcroît ne porter aucun papier d’identité sur lui. Ensuite parce que les agents de police ont d’autres voyous à appréhender qui finiront peut être en prison et encore là pas sur, que des gamins dont ils savent qu’aucun juge n’engagera quoi que ce soit contre lui.
De ce fait, c’était du battage pour rien et le résultat est là pratiquement aucun n’a été arrêté.
Etre français est bien plus qu’une histoire de papiers ou de régularisations / naturalisations, c’est aussi affaire de sentiment (le fameux sentiment national à la mode dans les débats politico-bobos): un sentiment d’appartenance à la communauté citoyenne en son for intérieur, la soumission à la loi républicaine et aux traditions françaises, peu importe les horizons de nos parents ou de nous-mêmes.
Bref, attends je regarde ma généalogie… 5 générations ça doit se trouver. Ouf! Je suis soulagé, je n’ai pas besoin de recherches ardues: j’ai plus de 24 ans 😉
J’ai des infos : le prochain décret concernera les homme de -24 ans qui portent des Ray ban et mesurent plus d’1 mètre 80… il est question de leur demander de faire la preuve de leur ascendance française depuis 5 générations… ça commence à se resserrer… attention… Bien entendu, si vous être Franc-maçon vous pourrez disposer de passe-droit 😉
Je n’ai plus à me justifier, je n’ai plus 13 ans… 😉
2 heures du mat et encore dehors ? Mais va falloir justifier tout ça missieur Vincont ! Attention à vos oreilles… je vous aurai prévenu 😉
Je ne vais pas pour ma part rentrer dans les détails pour des raisons évidentes: la vraie vie, dans la vraie rue est un spectacle probant.
Le problème de l’insécurité est récurrent depuis une quinzaine d’années. Je ne pense pas que ses auteurs soient des acteurs payés par une quelconque société de production, et que les victimes aux voitures brûlées, au portable rackété ou à l’oeil-au-beurre-noir soient des cascadeurs…
Pour autant, n’étant pas adepte du sarkozisme et de ses lois, je n’ai pas besoin de lui pour voir cette vérité. Ainsi je ne fonce pas dans un chiffon rouge et suis plus un spectateur de l’arène. Que ce soit dans le bus ou dans la rue c’est de pire en pire. LeS anti-corrida auraient-ils des oeillères ??
Précarité de l’autre? La précarité existe et les victimes de l’insécurité ne sont généralement pas des membres de la sphère bourgeoise mais bien des personnes issues des classes populaires et/ou moyennes.
Elle n’excuse donc en rien les agissements de certains. Lorsque l’uniforme des merdeux est constitué d’un survêtement à 200€ et d’une paire de baskets à 150, on ne parle plus de précarité. Pour en avoir connu, Jje doute qu’à leur âge ils soient préoccupés par les suicides chez Orange ou la privatisation de la Poste: si tel était le cas, leurs cibles seraient choisies méticuleusement et ils iraient casser la gueule aux patrons de leurs parents…
Les vraies victimes de la précarité n’ont pas le temps de briser les burnes à tous et à tout va. Alors oui, dans ces autres cas, on ne peut que condamner, que l’auteur des faits ait 20, 17 ou 13 ans.
Sachez que le combat de la délinquance et du capitalisme ne sont pas antinomiques; et lorsque l’on voit l’actualité socio-économique, on voit bien que les français y participent (pétitions, syndicalisme, etc…). C’est ce que j’essaye de vous dire: on peut être contre la privatisation de la Poste sans pour autant vouloir se faire agresser à tout coin de rue. Non, ce n’est pas de la paranoïa, juste du vécu.
Quant au renversement des valeurs, malgré le pouvoir de droite que vous conspuez, ne vous en faites pas, elles se disloquent inexorablement depuis 30 ans.
Pas plus tard que samedi soir, j’ai croisé dans le Vieux-Nice vers 2h du mat’, une bande de « jeunes » dont les plus vieux avaient 17 ans, qui, grand sourire aux lèvres, voulaient – selon leur dire – « marav’ un pail avant de rentrer ». J’avais croisé un groupe similaire moins de 3/4 d’heure auparavant… Je n’ai pas cherché à leur parler du MEDEF, je doute d’ailleurs que ça les intéresse… Et des exemples comme ça, j’en vois tous les jours et de plus en plus.
Mais tout va bien Mortimer, continuons à dormir tranquille à défaut de sortir tranquille.
Je ne répondrai pas en détail sur tout pour des raisons évidentes.
« La plèbe », en plus du chômage et du pouvoir d’achat, rencontre le problème de l’insécurité quand l’équilibre du pays est menacé, non par le populisme mais par les intérêts d’un petit nombre de nantis lorsque ceux-ci régissent le pouvoir. Ainsi, « de grâce » cher Vincenzo06, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : les problèmes ne se font pas concurrence, je dis que (et vous entendez bien) l’un existe l’autre pas ! Je ne dis pas que des « mentalités évoluent dans le mauvais sens » mais que les mentalités n’évoluent pas du tout ! Je dis qu’on nous ressert aujourd’hui les mêmes causes que par le passé pour expliquer un problème qui n’existe pas et masquer la réalité d’un pouvoir inféodé aux intérêts des puissants. C’est là une vieille soupe qui cuit et recuit dans les cerveaux des conseillers du prince depuis que le monde est monde.
Quant à vous, dans votre propre intérêt, souvenez-vous que la politique du chiffon rouge fonctionne toujours au détriment de ceux qui foncent dessus, comme le taurreau finit toujours les 2 oreilles en moins, dans les assiettes de aficionados. Chiffon rouge que le « respect de l’ordre et de l’autre, avalé par un sentiment d’insécurité grandissant », à moins que vous ne pensiez au désordre social conséquence de la précarité et par « l’autre », que vous voyez celui qui est véritablement la cause du désordre (je ne pense pas au gamin de 13 ans, bien sûr, qui est à peu près aussi peu responsable que le sucre est la cause d’un café trop amer :-)).
Voyez vous, cher Vincenzo06, les politiques sociales que vous décriez ne comblent pas l’accroissement de la délinquance… Bien loin, elle sauve notre société de la loi du plus fort. Et le plus fort, aujourd’hui, s’appuie sur le consentement de ceux, parmi les plus faibles de la société, qui s’emploient, « sans conviction partisane », juste par l’observation, à constater et à s’empresser de condamner, non ce qui est et qui pourrait les déranger, mais ce qui sert les intérêts du plus fort : quelques actes d’incivisme dans la rue plutôt que la prise de contrôle par des intérêts privés du service public (la Poste en est un bon exemple).
La défense de notre organisation sociale n’excuse personne, ne donne aucun alibi, mais ne veut surtout pas qu’on la manipule pour désigner un coupable qui n’est pas mais que l’on devrait combattre pour se donner bonne conscience : le couvre feu non seulement n’évitera pas les actes d’incivisme, mais encore, ce qui est pire, encouragera l’erreur. La persistance dans l’erreur est l’assurance-vie d’un pouvoir trompeur qui impose la croyance en l’ordre comme solution à ses problèmes pas à ceux des citoyens.
Il devient ainsi urgent de renverser les valeurs et de se rendre compte que les parents « insouciants » ne sont pas du tout insouciants mais précaires, broyés, humiliés (comme tant d’autres sans doute, c’est là le drame) : dans leur travail, la reconnaissance de leurs semblables (les hommes, blancs, noirs ou bleus, d’aqui ou d’ailleurs mais qui, au bout du compte, vivent sur le même territoire), dans leurs ressources et jusque dans le regard de leurs propres enfants.
Pour conclure je vous rassurerai : les institutions légales et sociales ne s’affondrent pas ni ne s’effondreront sinon sous les coups d’un ennemi qui n’est pas celui que vous croyez, qu’on vous montre, et qui n’est personne d’autre que vous-même (l’enfant de -13 ans et vous n’êtes pas différents). Dans ces conditions, ne vous trompez pas de cible, ça vaudrait mieux pour vous 😉
Mortimer, qui vit vraiment à Nice.
@ Mortimer:
Si le pouvoir d’achat, le chômage et autres déviances d’un capitalisme exacerbé sont un poids accablant et réel pour la plèbe, le pays est aussi confronté à de graves problèmes sociaux et insécuritaires que l’on ne peut ignorer pour autant.
De grâce, arrêtons(ez) ce refrain où les problèmes se feraient concurrence!
Dans la même optique éprise de myopie, on pourrait alors se dire que la crise et ses effets camouflent l’effondrement de notre société et de ses institutions depuis des années…
Redevenons sérieux. Il n’est nul besoin d’aller bien loin pour se rendre compte que les mentalités de certains évoluent dans le mauvais sens. Une sorte de Moyen-Age après la Renaissance où respect de l’ordre et de l’autre ont été avalés par un sentiment d’impunité grandissant.
Au passage, que l’on arrête avec le couplet de la cité, de l’exclusion, de la pauvreté du racisme ou d’un sentiment néo-fascisant-étatique: l’école est gratuite pour tous et les milliards (tiens, ces politiques ne sont elles aussi jamais communiquées 😉 ) investis dans la politique de la ville et plus particulièrement dans les politiques sociales d’aide ne comblent pas cette hausse de la délinquance.
Que ce soit dans le Vieux-Nice en soirée, sur Jean Médecin un samedi après midi, il est évident que le sentiment de sécurité dont chacun à droit est entaché par des actes d’incivisme.
C’est sans conviction partisane que je fait part de ces états de faits, c’est simplement le vécu le regard et l’ouïe d’un citoyen ordinaire qui prend(ait) plaisir à se balader au travers de nos rues.
J’ai parmi mes amis deux fonctionnaires de Police qui accusent le coup sur le faux bilan mitigé (…) de la politique sécuritaire: les actes de violence et d’incivilités sont de plus en plus nombreux et leurs auteurs sont de plus en plus jeunes. En cela, ils ne risquent quasiment rien. Ajoutez à cela – entre autres – des discours comme le vôtre qui leur servent sur un plateau d’argent alibis et excuse et vous obtenez un cocktail détonnant pour la récidive.
Alors si le couvre-feu est un petit pas pour éviter agressions, insécurité et ras le bol de tous (y compris des victimes de la crise 😉 ), pourquoi-pas, même si c’est une goutte d’eau dans la mer…
Le plus navrant d’ailleurs est que l’autorité administrative doive désormais et de plus en plus se supplanter à la famille.
En effet, que fait un gosse de 13 ans dans les rues tard le soir? Il n’a pas de parents? Si? Mais alors que font les parents?
Mortimer, je présume que vous êtes père. Que diriez vous si votre enfant à 12/13 ou 14 ans trainait avec cette même bande qui « braille un peu trop fort » et à des heures un peu trop tardives? Vous avez certainement un avis qui je pense serait à l’encontre de l’acceptation que vous laissez supposer dans vos lignes…
Et bien, pour les parents insouciants, la société se doit comme elle le peut de préserver l’intégrité de leurs enfants et la sienne par la même occasion.
Pourquoi? Parce que bien souvent ils ne font pas que « gueuler un peu fort ». Et lorsqu’ils s’arrêtent à des effets de voix, encore faut-il être sourd pour ne pas entendre le message de violence provoqué par… rien au final si ce n’est l’effet de mode qui consiste à cracher en permanence sur tout.
La vraie stupidité au pays des Lumières réside en l’aveuglement provoquée par celle-ci à force d’éblouissement, de bien-pensance et de démagogie depuis 30 ans.
Le culte de l’excuse permanente et du laissez faire/laissez passer, ça ne vous rapproche pas un peu dans un sens mais sur un autre terrain des capitalistes que vous décriez tant?
Vous faites du Social ce que les capitalistes font de l’Economie.
Chacun son combat et je n’aime ni l’un ni l’autre. Pourquoi la lutte contre le capitalisme doit elle toujours passer par l’auto-flagellation et la tolérance de tout et n’importe quoi en matière sociale?
Nos institutions légales et sociales s’effondrent et ce problème n’a pas été créé pour masquer une crise. Il existe bel et bien. Certains de mes amis, qui ne sont ni PDG ni traders, ni politiques véreux en ont fait les frais (dentaires, vestimentaires, etc, on se comprend).
Je suis persuadé que Rousseau, Voltaire ou Diderot avaient une toute autre idée des « Lumières » que le halo pâle et flou relayé par la pensée post-68arde que l’on nous projette à chaque tentative de remise d’ordre.
A ce rythme, la guerre civile viendra, mais pas du côté de ceux qui tirent de plus en plus sur la corde le la vache à lait France mais de ceux qui en ont ras le bol de cette insécurité et des professionnels de l’excuse: la stratégie de la guerre civile, c’est vous qui la mettez en place, sans même vous en rendre compte.
Il n’y a pas un jour sans que je sois témoin en Centre-Ville ou ailleurs d’actes d’incivisme provoqués par des merdeux (je préfère ça à « sauvageons »). C’est aussi ça la (vraie) vie à Nice.
En parlant des « honnêtes gens » nous supposons tous que Christian Estrosi parle de vous et moi… et en évoquant les « voyoux inquiets » le maire et ministre proche de notre président ne peut parler que des… vrais voyoux, ça va de soi, et des mesures adaptées à ces voyoux véritables.
Or, de quelle mesure contre l’insécurité est-il question à Nice ? D’un couvre feu pour les enfants de -13 ans !
Cécité, surdité, inconscience ? Non ! C’est là le dernier avatar d’une pantalonnade Sarkoso-Estrosienne qui nous est présentée depuis plus de 2 ans (même si celle-ci s’inscrit, en s’en inspirant, de tentatives antérieures marquées par d’intéressants commentaires sur les « sauvageons » et autre racaille karcherisable).
De quelle insécurité parle-t-on aujourd’hui, tant sur le plan national que local ? De l’insécurité sociale causée par les grands visionnaires de l’économie ou autres entrepreneurs à la mie de pain qui ne poursuivent aucun but social sinon celui de plastronner dans les magazines people ? De l’insécurité causée par l’arrivée massive d’immigrants aux poches pleines des fonds issus de trafics financiers légaux ? Des inégalités qui se creusent chaque jour entre chirurgiens esthétiques et urgentistes des hôpitaux publics ?
Non bien sûr, car de cette actualité là, ni dans ce blog ni ailleurs il n’est question lorsqu’on traite de l’insécurité ! Il est certainement plus facile de tenter d’éveiller le petit sentiment d’exclusion qui dort au fond de chacun avec force tapage ciblé sur ce petit basané de 12 ou 14 ans qui braille un peu fort (et en bande !) dans les rues des quartiers où il n’est pas le bienvenue, réservés au français moyen qui doit dépenser pour les fêtes de noël, que de poser les vraies questions, de montrer du doigt les vraies injustices, et de désigner les vrais coupables…
Pour une réflexion plus poussée sur « la stratégie de guerre civile préventive du régimé Sarkozien », lisez cet article du site « Dixit-fecit », traitant de « la stupidité ordinaire au pays des Lumières » : http://tinyurl.com/yckdomg.
C’est ça aussi la vie à Nice.
Mortimer.